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ffit aux petites décisions de la vie quotidienne.
Gérard
tenait en laisse le fameux homard enrubanné. « Cela vexe les Viennois
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songeant aux Amours de Vienne. — Certes, répondit
Gérard
, malgré les apparences, cette vie sentimentale est une des seules réa
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ides, le homard refusa obstinément de progresser.
Gérard
dut le prendre sous le bras, et les paires de pinces s’accrochèrent d
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rva toute la nuit une magnifique couleur orangée.
Gérard
semblait habitué à ces sortes de scènes. On reparla de l’inconstance
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de scènes. On reparla de l’inconstance viennoise.
Gérard
l’attribuait à une certaine anémie des sentiments, à un manque de car
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par attitude, des gens fatigués. — Pour moi, dit
Gérard
, je situe l’amour dans un monde où la question fidélité ou inconstanc
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es roses et des œillets dans la rue de Carinthie.
Gérard
lui paya quelques œillets rouges en lui expliquant qu’elle devait les
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hommes — et ce fut bien dans cette anecdote dont
Gérard
attendait évidemment quelque chose d’imprévu, la seule chose contrair
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nt presque toutes dans cette ville, — du type que
Gérard
et Théo nommaient « biondo et grassotto », et qu’avec mes amis nous d
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livra de notre conquête pour la durée des danses.
Gérard
bâillait : « Voilà ce que c’est que de prendre des femmes au hasard,
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mbrante conquête revint s’asseoir auprès de nous.
Gérard
songeait, muet, et n’en buvait pas moins. « Pourquoi vous ne dites ri
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aux lois du genre le plus conventionnel qui soit.
Gérard
la regarda avec une certaine pitié : « Chère enfant, dit-il doucement
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convenues et donner l’air bête aux acteurs. Puis
Gérard
embrassa paternellement la belle effarée, et nous sortîmes, après avo
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Encore une proie inutile lâchée pour l’ombre, dit
Gérard
d’un ton rêveur et malicieux. Mais l’ombre de cette ville illusoire e
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et que c’était la première fois de la soirée que
Gérard
« faisait du Gérard ». Les cocktails du Moulin-Rouge avaient peu à pe
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remière fois de la soirée que Gérard « faisait du
Gérard
». Les cocktails du Moulin-Rouge avaient peu à peu envahi notre sang.
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autour d’une petite table lumineuse, verdâtre, et
Gérard
, penché sur cet aquarium de rêves, discourt et décrit les images qu’i
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à travers la simultanéité de ses manifestations.
Gérard
parle avec une liberté magnifique et angoissante. Il mêle tout dans l
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u’il faudrait écrire, c’est une Vie simultanée de
Gérard
, qui tiendrait toute en une heure, en un lieu, en une vision. » Nous
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trompes d’autos s’appelaient dans la nuit froide.
Gérard
ne disait presque plus rien ; à peine, de temps en temps, s’il parlai
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éteindre à chaque instant, le homard se réveilla.
Gérard
m’expliqua qu’il en était ainsi chaque nuit, que l’animal devenait ne
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n’y eut plus personne, la place s’éteignit. Mais
Gérard
? Ses yeux s’étaient fixés intensément, à la sortie des invités, sur
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rie-crème fouettée ». l. « Un soir à Vienne avec
Gérard
», La Nouvelle Semaine artistique et littéraire, Neuchâtel, n° 7, 24