1 1928, Articles divers (1924–1930). Un soir à Vienne avec Gérard (24 mars 1928)
1 Un soir à Vienne avec Gérard (24 mars 1928)l À Pierre Jeanneret et à son étoile nervalienne.
2 ffit aux petites décisions de la vie quotidienne. Gérard tenait en laisse le fameux homard enrubanné. « Cela vexe les Viennois
3 songeant aux Amours de Vienne. — Certes, répondit Gérard , malgré les apparences, cette vie sentimentale est une des seules réa
4 ides, le homard refusa obstinément de progresser. Gérard dut le prendre sous le bras, et les paires de pinces s’accrochèrent d
5 rva toute la nuit une magnifique couleur orangée. Gérard semblait habitué à ces sortes de scènes. On reparla de l’inconstance
6 de scènes. On reparla de l’inconstance viennoise. Gérard l’attribuait à une certaine anémie des sentiments, à un manque de car
7 par attitude, des gens fatigués. — Pour moi, dit Gérard , je situe l’amour dans un monde où la question fidélité ou inconstanc
8 es roses et des œillets dans la rue de Carinthie. Gérard lui paya quelques œillets rouges en lui expliquant qu’elle devait les
9 hommes — et ce fut bien dans cette anecdote dont Gérard attendait évidemment quelque chose d’imprévu, la seule chose contrair
10 nt presque toutes dans cette ville, — du type que Gérard et Théo nommaient « biondo et grassotto », et qu’avec mes amis nous d
11 livra de notre conquête pour la durée des danses. Gérard bâillait : « Voilà ce que c’est que de prendre des femmes au hasard,
12 mbrante conquête revint s’asseoir auprès de nous. Gérard songeait, muet, et n’en buvait pas moins. « Pourquoi vous ne dites ri
13 aux lois du genre le plus conventionnel qui soit. Gérard la regarda avec une certaine pitié : « Chère enfant, dit-il doucement
14 convenues et donner l’air bête aux acteurs. Puis Gérard embrassa paternellement la belle effarée, et nous sortîmes, après avo
15 Encore une proie inutile lâchée pour l’ombre, dit Gérard d’un ton rêveur et malicieux. Mais l’ombre de cette ville illusoire e
16 et que c’était la première fois de la soirée que Gérard « faisait du Gérard ». Les cocktails du Moulin-Rouge avaient peu à pe
17 remière fois de la soirée que Gérard « faisait du Gérard  ». Les cocktails du Moulin-Rouge avaient peu à peu envahi notre sang.
18 autour d’une petite table lumineuse, verdâtre, et Gérard , penché sur cet aquarium de rêves, discourt et décrit les images qu’i
19 à travers la simultanéité de ses manifestations. Gérard parle avec une liberté magnifique et angoissante. Il mêle tout dans l
20 u’il faudrait écrire, c’est une Vie simultanée de Gérard , qui tiendrait toute en une heure, en un lieu, en une vision. » Nous
21 trompes d’autos s’appelaient dans la nuit froide. Gérard ne disait presque plus rien ; à peine, de temps en temps, s’il parlai
22 éteindre à chaque instant, le homard se réveilla. Gérard m’expliqua qu’il en était ainsi chaque nuit, que l’animal devenait ne
23 n’y eut plus personne, la place s’éteignit. Mais Gérard  ? Ses yeux s’étaient fixés intensément, à la sortie des invités, sur
24 rie-crème fouettée ». l. « Un soir à Vienne avec Gérard  », La Nouvelle Semaine artistique et littéraire, Neuchâtel, n° 7, 24
2 1930, Bibliothèque universelle et Revue de Genève, articles (1925–1930). Voyage en Hongrie II (novembre 1930)
25 -être y passer une nuit — rôder à la recherche de Gérard par les rues noires aux palais vides mais hantés, et dans les grands
3 1932, Le Paysan du Danube. Le Paysan du Danube — Un soir à Vienne avec Gérard
26 Un soir à Vienne avec Gérard À Pierre Jeanneret et à son étoile nervalienne. Je vins à Vienne
27 ffit aux petites décisions de la vie quotidienne. Gérard tenait en laisse le fameux homard enrubanné. « Cela vexe les Viennois
28 , songeant aux Amours de Vienne. Certes, répondit Gérard , malgré les apparences, cette vie sentimentale est une des seules réa
29 ides, le homard refusa obstinément de progresser. Gérard dut le prendre sous le bras, et les paires de pinces s’accrochèrent d
30 rva toute la nuit une magnifique couleur orangée. Gérard semblait habitué à ces sortes de scènes. On reparla de l’inconstance
31 de scènes. On reparla de l’inconstance viennoise. Gérard l’attribuait à une certaine anémie des sentiments, à un manque de car
32 par attitude, des gens fatigués. — Pour moi, dit Gérard , je situe l’amour dans un monde où la question fidélité ou inconstanc
33 i vend des roses et des œillets rue de Carinthie. Gérard lui paya quelques œillets rouges en expliquant qu’elle devait les don
34 hommes — et ce fut bien dans cette anecdote dont Gérard attendait évidemment quelque imprévu, la seule atteinte à la coutume
35 nt presque toutes dans cette ville, — du type que Gérard et Théo nommaient « biondo e grassotto », et qu’avec mes amis nous de
36 livra de notre conquête pour la durée des danses. Gérard bâillait : « Voilà ce que c’est que de prendre des femmes au hasard,
37 mbrante conquête revint s’asseoir auprès de nous. Gérard songeait, muet, et n’en buvait pas moins. « Pourquoi vous ne dites ri
38 aux lois du genre le plus conventionnel qui soit. Gérard la regarda avec une certaine pitié : « Chère enfant, dit-il doucement
39 convenues, et donne l’air bête aux acteurs. Puis Gérard embrassa paternellement la belle effarée, et nous sortîmes, non sans
40 Encore une proie inutile lâchée pour l’ombre, dit Gérard d’un ton rêveur et malicieux. Mais l’ombre de cette ville illusoire e
41 autour d’une petite table lumineuse, verdâtre, et Gérard , penché sur cet aquarium de rêves, discourt et décrit les images qu’i
42 peu transparaît au travers de ses manifestations. Gérard parle avec une liberté magnifique et angoissante. Il mêle tout dans l
43 z-moi, vous pourriez écrire une Vie simultanée de Gérard  : elle tiendrait toute en une heure, en un lieu, en une vision. »   N
44 trompes d’autos s’appelaient dans la nuit froide. Gérard ne disait presque plus rien ; à peine, de temps en temps, s’il parlai
45 chaque instant d’éteindre, le homard se réveilla. Gérard m’expliqua qu’il en était ainsi chaque nuit, que l’animal devenait ne
46 n’y eut plus personne, la place s’éteignit. Mais Gérard  ? Ses yeux s’étaient fixés intensément, à la sortie des invités, sur
4 1932, Le Paysan du Danube. Le Paysan du Danube — Voyage en Hongrie
47 -être y passer une nuit — rôder à la recherche de Gérard par les rues noires aux palais vides mais hantés, et dans les grands
5 1932, Le Paysan du Danube et autres textes. Première partie. Le paysan du Danube — Voyage en Hongrie
48 -être y passer une nuit — rôder à la recherche de Gérard par les rues noires aux palais vides mais hantés, et dans les grands
6 1946, Journal d’une époque — 1926-1946 (1968). Le paysan du Danube — Voyage en Hongrie
49 -être y passer une nuit — rôder à la recherche de Gérard par les rues noires aux palais vides mais hantés, et dans les grands
7 1985, Cadmos, articles (1978–1986). Trente-cinq ans d’attentes déçues, mais d’espoir invaincu : le Conseil de l’Europe (été 1985)
50 aillons jusqu’à 3 h du matin : reprenons le texte Jacquet (les « Considérants »), puis en huit lignes rédigeons le Serment. Dad
51 a.m. Vendredi 25 août : « À 10 h, à l’Assemblée, Jacquet me dit que le Serment aura lieu sans doute, décision remise à midi. »
52 n’en dira pas un mot — j’ai appris que la motion Jacquet avait été refusée. Tout simplement. 3. Le Conseil de l’Orangerie. Su